L'article présente une recherche portant sur le fonctionnement de l'unité étrangement dans le discours, à partir des notions d'aspect et de stratégie discursive. L'approche adoptée vise à rendre compte du lien entre forme et sens par le biais de critères linguistiques et d'outils théoriques issus de la théorie de la polyphonie. Nous posons comme hypothèse que l'adverbe étrangement opère une sélection verbale sur la base de critères sémantiques aspectuels, et qui transparaît dans les propriétés distributionnelles des emplois. Ce faisant, il conditionne dans le même temps la structure polyphonique de l'énoncé dans lequel il apparaît.